Retour : Conférence Témoignage Benjamin Orenstein – Rescapé de la Shoah
Dans le cadre de la préparation des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) plus de 600 jeunes se sont réunis à la Faculté Catholique jeudi dernier (26 mai) pour assister au témoignage de Benjamin Orenstein qui a survécu à sept camps de concentration pendant le nazisme. Cette soirée témoignage avait comme but : poursuivre le chemin de découverte de l’histoire de la Pologne, mais aussi, de préparer les cœurs des jeunes à vivre une expérience forte pendant les JMJ : le possible passage à Auschwitz.
« Mon rapport avec Auschwitz a totalement changé le jour où Benjamin m’a pris par la main et m’a amené avec lui au camp », révèle le cardinal Philippe Barbarin qui a fait l’ouverture de la soirée. Suite à l’introduction de Philippe Barbarin, Benjamin Orenstein a dévoilé son histoire pendant deux heures.
« J’ai eu très peur et la peur est la pire des souffrance »
« Pendant des années je n’ai pas ouvert ma bouche. Il y a que depuis 25 ans que je me suis décidé de raconter ce que j’ai vécu et ce que j’ai vu », dit-il en expliquant la volonté de rendre visible la vérité et la libération que cela lui accordait. Dans les premiers moments, Benjamin a mis l’accent sur la trajectoire difficile de sa famille. « A l’âge de 14 ans je devais travailler pour pouvoir nourrir mes parents. Pendant l’hiver, avec la tombée de la neige, il n’y avait pas de travail. Ma famille et moi avons passés des hivers horribles face à la famine et au froid. Par ailleurs, j’ai assisté à l’exécution de ma famille maternelle et je suis l’unique survivant de ma famille ».
Benjamin nous a raconté la souffrance du peuple juif avec les crimes commis par les nazis allemands, les ukrainiens et même par les polonais (les polonais avaient peur des représailles allemandes). « Je suis passé de l’enfance à l’âge adulte. Je n’ai pas eu d’adolescence car j’ai beaucoup souffert. J’ai eu soif. J’ai eu très peur et la peur est la pire des souffrances ». Benjamin a parlé encore des camps de concentration où il a vécu et les actes déshumanisants que les juifs ont subit .« Il n’y avait pas d’oiseaux dans les camps car l’odeur de la chair humaine et de la manque d’hygiène les chassaient. » …
Le message final : « Vous êtes les témoins du témoin »
A la fin, le cardinal Barbarin a repris la parole « C’est un témoignage très fort « J’ai eu soif, j’ai eu peur, je n’ai pas eu une adolescence et encore j’ai nourri mes parents ». Un enfant qui nourrit ses parents, il ne s’agit pas d’une situation courante aujourd’hui ». Au milieu des applaudissements, Benjamin a conclu sa conférence avec le message suivant :
« Un jour, peut-être qu’il y aura parmi vous des très grands et puissants. Je vous demande juste de ne jamais faire quelque chose qui va contre votre conscience.
Merci de votre présence et maintenant vous êtes les témoins du témoin. »