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En route vers Rome

Un jubilé est marqué par l’ouverture et le passage de la porte sainte… que tu puisses venir avec nous à Rome ou non cet été, nous t’avons préparé une porte à ouvrir progressivement depuis chez toi avec cette carte à gratter ! 

Chaque mois jusqu’au jubilé et pendant toute l’année 2025, tu peux choisir une case à gratter et y découvrir un verset sur l’espérance. (Si tu as besoin d’aide pour trouver le verset dans ta bible c’est par ici... et si tu n’as pas de bible c’est par là

Tu retrouveras sur cette page tous les pictos qui sont associés aux versets (attention spoiler) : une fois que tu as reconnu le pictogramme gratté, clique dessus pour découvrir le commentaire pour t’aider à comprendre le passage et surtout des pistes concrètes pour le vivre concrètement pendant tout le mois. 

Bon chemin d’espérance ! 

Ap 22, 2-5
He 6, 13-20
Jr 29, 11-14
Ep 1, 3-23
Lc 15, 11-32
Lc 10, 25-37
Dt 30, 19-20
Jn 19, 25-30
Rm 5, 3-5
Rm 8, 18-27
Lc 24, 13-36
Is 49, 13-20
Ps 70, 1-6
Lm 3, 21-24
He 10, 22-25
En savoir plus sur la porte sainte (la vraie) ?

Apocalypse 22, 2-5

Espérance et victoire finale

Commencer par la fin… n’est-ce pas un peu étrange ?

C’est pourtant précisément cela qui nous permet de bien comprendre ce qu’est l’espérance. Elle n’est pas un regard sur le futur en espérant, en touchant du bois, que “ça ira mieux demain”. C’est exactement le contraire. Elle est un regard qui nous vient d’en-haut, de la fin, de l’accomplissement. Jésus, en venant sur notre terre (l’Incarnation), en vivant toute notre vie, en acceptant de nous la donner jusqu’au bout (sa Passion), en ressuscitant, et en remontant au Ciel (son Ascension), nous a ouvert définitivement les portes du Ciel. Il a assuré une victoire définitive. Voilà où se situe notre ancre. 

L’Apocalypse est le dernier livre de la Bible. C’est un mot grec qui veut dire “Révélation”. Il n’est pas évident à lire, notamment parce qu’il y a beaucoup de renvois à l’Ancien Testament que nous ne connaissons pas très bien.

C’est pourtant un livre magnifique, qui montre, qui “révèle” combien Jésus est bien le Messie attendu et qu’il a accompli toutes les promesses faites dans la première Alliance, et de manière surabondante.

Dans notre passage, “au milieu” peut renvoyer à l’arbre de Vie dans le jardin de la Genèse (Gn 2,9) et à la place de la Croix de Jésus, le véritable arbre de Vie (Jn 19,18)… et justement celui-ci est nommé. On trouve aussi ici un grand écho avec le chapitre 47 du livre d’Ezéchiel. L’eau qui sort du temple, assainit et permet à la création de porter du fruit et notamment aux arbres, un fruit qui nourrit et guérit.

Ces quelques lignes nous disent donc : par le Mystère Pascal de Jésus (sa vie sur terre, sa mort, sa résurrection), Dieu a vaincu le mal. Nous sommes appelés à Le contempler face à face. En nous approchant de son Fils, de sa Croix, nous pourrons trouver nourriture et guérison pour notre vie quotidienne.

 

Pistes Concrètes : Comment, ce mois-ci, plonger davantage dans ce mystère (œuvre d’art, chemin de croix, chapelet… ?)  



Epitre aux Hébreux 6,13-20

Espérance en la promesse

Dans l’Ancien Testament, la tribu de Lévi avait pour mission d’exercer le sacerdoce, c’est-à-dire de permettre au peuple de vivre avec Dieu et de porter les offrandes du peuple à Dieu. Cette mission se transmettait de père en fils. Il fallait donc appartenir à la tribu de Lévi pour être prêtre ou grand prêtre. 

Toute la réflexion de la Lettre aux Hébreux, qui se trouve dans le Nouveau Testament, est de montrer comment Jésus, qui n’appartenait pourtant pas à cette tribu, a parfaitement accompli cette mission de Grand Prêtre. Par son offrande personnelle, par sa mort sur la croix et par sa résurrection, il a rétabli la relation entre Dieu et les hommes et leur a donné le moyen de vivre en sa présence.

Dans notre passage, la lettre médite sur le poids de la Parole avec laquelle Dieu s’engage, notamment vis-à-vis d’Abraham. En Genèse 22.16, Il lui déclare : « Je le jure par moi-même, oracle du Seigneur”. L’auteur de la lettre commente : “Dieu s’est ainsi engagé doublement de façon irrévocable, et il est impossible que Dieu ait menti. Cela nous encourage fortement, nous qui avons cherché refuge dans l’espérance qui nous était proposée et que nous avons saisie.” (v18)

Voilà pourquoi l’espérance est une ancre. Dieu est un Père aimant qui veut notre bonheur. Jésus nous en a révélé le nom et le visage.  

 

Pistes Concrètes : A quel moment de ma vie ai-je pu faire l’expérience de l’engagement de Dieu à mes côtés (baptême, première communion, confirmation, confession, lors d’une messe, une retraite, une marche ?)

Comment vivre ou renouveler cette expérience ? 



Jérémie 29,11-14

Espérance et Alliance

Jérémie a une mission difficile. Il a dû annoncer à son peuple que, s’il ne se convertissait pas, les conséquences seraient catastrophiques. Et comme le peuple ne l’a pas écouté, le pays est assiégé, et le peuple emporté en exil, Jérémie avec. 

Sa mission prend une autre tournure. Il doit annoncer que le Seigneur reste présent dans ce temps d’épreuve.  

Cela ajoute du poids aux paroles de notre passage : “je forme à votre sujet – oracle du Seigneur –, pensées de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance”. 

Le péché existe et nous fait mal. Nous ne le savons que trop bien : ces moments où nous passons en force (par nos paroles, nos actes, nos désirs) nous apportent un plaisir fugace, mais nous laissent amères. Le doute dans l’épreuve peut également vite nous assaillir : Pourquoi m’arrive-t-il ceci ? Dieu est-il avec moi dans ce moment ?

Le doute nous met face à un choix : celui de mes propres forces ou celui ardu de la confiance.

 

Pistes Concrètes : Comment puis-je exprimer à nouveau à Dieu ma confiance ce mois-ci (en lui écrivant une lettre ? Par des chants de louange ? Par un pèlerinage ?)

 

 

Ephésiens 1, 3-23

Espérance et Salut

La lettre aux Ephésiens est une lettre de Paul. Elle comporte six chapitres. Elle aurait été rédigée entre 60 et 80 après Jésus Christ. Elle se lit plutôt facilement si tu veux essayer de la lire en entier !

Elle commence par notre extrait, qui est prié pendant la liturgie des heures (vêpres du lundi notamment). 

Paul nous présente le dessein de Dieu pour l’humanité au commencement. Le projet est assez simple : “Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour.” (v. 4). Autrement dit : le Père, par le Fils et dans l’Esprit, souhaite vivre un face à face vécu avec nous et entre nous. Une communion d’amour, de paix et de joie que rien ne limitera : “Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ” (v.5)

Et la chute, le péché, nos séparations et nos blessures ne lui ont pas fait renoncer à cet amour fou qu’Il a pour nous : “ il a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire, nous qui avons d’avance espéré dans le Christ.” Il nous accompagne de son Esprit Saint pour nous guider dans cette aventure. Et ce n’est pas une petite force ! Il s’agit “tout simplement” de “l’énergie, la force, la vigueur qu’il a mise en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux.” (v.20). Quelle merveille ! 

 

Pistes Concrètes : Comment puis-je relire l’action de Dieu dans ma vie ce mois-ci ? Quel lieu et quel moment pourrait m’aider à faire mémoire de toutes les personnes qui ont compté dans ma vie ? 

Comment déposer également entre les mains de Dieu mes projets d’avenir ?  



Luc 15, 11-32

Espérance et Miséricorde

Une tentation face à un tel texte serait de dire “ha oui, je le connais”. C’est un petit procédé utilisé par l’Ennemi pour nous éviter de replonger en profondeur dans le passage que nous lisons. Alors, plongeons !

Cette parabole se trouve à la suite de deux autres paraboles que nous aimons bien également : le berger qui va chercher la brebis perdue sur les 100 qu’il possède, la femme qui retrouve la pièce perdue sur les 10 qu’elle possède. Jésus nous parle ici d’un Père qui perd un de ses deux fils…mais lequel ? 

La parabole est racontée aux pharisiens qui s’agacent du bon accueil que Jésus réserve aux parias de la société de ce temps : les publicains et les pécheurs. Il veut les faire plonger dans le cœur du Père qui aime éperdument ses deux fils (v. 12: “Il leur partagea ses biens (sa vie, en grec).”). 

Qu’est ce qui motive le départ du plus jeune ? Qu’est ce qui indique la radicalité de ce départ ?

Qu’est ce qui provoque finalement son retour ? Que lui manque-t-il le plus ? A quel moment vit-il son déclic ? 

Comment le Père arrive-t-il à le voir pile le jour où celui-ci revient ?

Si tu es motivé, tu peux aller chercher la signification du vêtement, de l’anneau, des sandales… 

Qu’est-ce que “rate” le fils aîné ? Comment  se caractérise le rapport qu’il a avec son Père ? Comment a-t-il eu le récit de la vie de son frère s’il ne l’a pas rencontré ? Qu’oublie-t-il sur le partage de l’héritage ?

Quelle est l’attitude du Père vis-à-vis de lui ?

 

Pistes Concrètes : 

Comment envisager de vivre le sacrement de la Réconciliation ce mois-ci ? Comment peut-être le planifier pour ne pas passer à côté ? Le préparer pour que ce soit plus simple en repensant à ces moments où j’ai fui ? Ces autres, où je me suis durci(e) ?

Luc 10, 25-37

Espérance et Charité

A l’époque de Jésus, il faut savoir qu’il y a 613 commandements de la Loi en vigueur, qui doivent tous être respectés. Le Docteur de la Loi cherche à le piéger en lui demandant de lui indiquer le ou lesquels “choisir” et ceux qu’il pourrait “lâcher”. Jésus lui fait faire un petit pas. Et il reprend sa question mais sur “le prochain”. Qui fait partie de cette catégorie… et qui n’en fait pas partie ? Jésus lui raconte alors la parabole.

Saint Augustin nous aide à en percevoir les enjeux : “Il faut voir en effet le genre humain tout entier dans cet homme que les brigands laissèrent étendu et à demi-mort sur le chemin”. Ainsi ma place est d’abord dans le fossé. Je suis l’homme blessé par mon histoire, par mes péchés. 

Saint Augustin poursuit : “Le Seigneur voulait se désigner dans la personne de ce Samaritain.” Relis tous les verbes d’actions : “il s’approche”, “panse”, “verse”, “charge sur sa propre monture”, le “conduit” et “prend soin de lui”. Et surtout, il le confie à l’aubergiste (figure de l’Eglise) et lui transmet sa propre mission : “Prends soin de lui”.

Avant de “faire de même”, il nous faut nous laisser rejoindre par Jésus, qui nous guérit et nous envoie ensuite !

 

Pistes Concrètes : Ai-je vécu une expérience où le Bon Samaritain a pris soin de moi pour laquelle je peux rendre grâce ce mois-ci ? Auprès de qui ai-je pu également trouver la joie de prendre soin des autres ? Comment témoigner de l’une ou l’autre de ces expériences ?

Je peux également lire le chapitre 10 en entier. Et je peux méditer en particulier sur les versets 18 à 24 qui précèdent notre passage. Jésus nous dévoile une part de son intimité avec le Père et nous donne une clé de voûte importante pour nos vies : “Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux”. Comment le vivre dès aujourd’hui ?

 

 

 

Deutéronome 30, 19-20

Vivre de l’espérance

Le livre du Deutéronome est le cinquième livre de la Bible. Il termine un ensemble qui est appelé “la Loi” avec les 4 premiers livres  (allez hop, petit test : ferme les yeux et cite-les dans l’ordre : Genèse, Exode, Lévitique et Nombre). Le titre de ce livre vient du grec deutero – deuxième – et nomos – la Loi. Moïse, avec le Peuple et guidé par la Seigneur, relit toute l’aventure de la sortie d’Egypte, de la libération et la longue éducation qui a suivi. Il donne son testament, les ultimes repères avant l’entrée en Terre Sainte. Vers la fin de ce livre, le Seigneur transmet en deux versets une boussole indispensable pour tout le peuple et pour nous.

Depuis que cette brisure du péché est entrée dans le monde et dans nos vies, deux possibilités s’offrent à nous en permanence: celle du mal et celle du bien. Dieu constate cela avec nous :  “je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction”. Mais Dieu n’est pas indifférent à notre sort, comme si cela n’avait pas de poids ou d’importance : “Choisis donc la vie” ! Car aussi sûr que devant notre face (qui traduit le “contre vous”) subsiste le Ciel et la Terre, aussi solide est l’amour de Dieu pour nous. Il nous veut vivant !

 

Pistes Concrètes : Comment, avec l’aide de l’Esprit Saint, repérer le/les chemin(s) de mort que je dois quitter ?  

Comment ce mois-ci trouver un moment d’émerveillement devant la création (la terre et le ciel) et rendre grâce pour les chemins de vie que j’ai pu choisir jusqu’à présent ?

 

 

Jean 19,25-30

Marie, mère de l’espérance

Ce passage se situe en pleine Passion, dans le quatrième Evangile. Comment un tel passage pourrait-il évoquer l’espérance ?

Marie se situe au pied de la Croix. Elle sait mieux que quiconque qui est Jésus. Elle a reçu une promesse, il y a un peu plus de trente ans : “[le fils que tu vas concevoir] régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin.” (Luc 1,33).  

Là, tout de suite, elle voit le plus grand échec de l’Histoire se dérouler. Le Promis, l’Envoyé, l’Élu, l’Innocent est cloué sur la Croix. Elle est sans doute anéantie. 

Et elle est debout. Elle renouvelle son “Fiat”, son “oui” à la volonté de Dieu… Elle sait sans doute que si Jésus souffre autant, c’est parce qu’il l’a choisi. Elle offre sa vie. Elle offre sa douleur. Elle offre sa maternité terrestre. Elle s’associe à l’offrande de son Fils.

“Femme, voici ton fils.” Dans cet espace ouvert par Marie, elle devient notre mère. Elle nous enfante à la foi et à l’espérance. Elle montre le chemin de l’abandon. Elle nous aide à nous confier dans nos tempêtes intérieures. 

“ Voici ta mère. Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.” 

 

Pistes Concrètes : Comment profiter de ce mois-ci pour découvrir un peu plus Marie (par le chapelet, par des cours en ligne, par un livre) ?

Comment avec elle, apprendre à relire dans mon cœur les évènements de la journée, de la semaine, pour y déceler la présence de  Dieu ?

 

 

Romains 5, 3-5

Espérance et Épreuve

La lettre aux Romains est la plus longue lettre de Paul (savais-tu qu’elles sont rangées par ordre de taille ? Et si tu apprends par cœur Ro-Co-Co-Ga-Ep-Phi-Col-Thé-Thé-Tim-Tim-Ti-Phil, tu les auras toutes dans l’ordre !)

C’est une lettre belle et complexe, où Paul réfléchit à de grandes thématiques (action de Dieu et action de l’homme, la situation du peuple d’Israël après la venue de Jésus, comment vivre en chrétien dans le monde…).

Paul aborde avec notre passage le changement radical que provoque la rencontre du Christ. 

Et il l’introduit, comme souvent, de manière paradoxale… “nous mettons notre fierté dans la détresse elle-même” (v.3)… super. 

En fait, Paul ne parle ici pas d’une idée mais d’une expérience vécue. Si tu relis la deuxième lettre aux Corinthiens 11,22-12,10, tu pourras t’en faire une idée. Dans la Bulle sur l’Espérance (texte du pape qui explique la démarche en cours), le pape commente : “Saint Paul est très réaliste. Il sait que la vie est faite de joies et de peines, que l’amour est mis à l’épreuve lorsqu’augmentent les difficultés et que l’espérance semble disparaître devant la souffrance. (…) Pour l’apôtre, la tribulation et la souffrance sont les conditions typiques de ceux qui annoncent l’Évangile dans des contextes d’incompréhension et de persécution (cf. 2 Co 6, 3-10). On perçoit dans ces situations une lumière dans l’obscurité. On découvre comment l’évangélisation est soutenue par la force qui découle de la croix et de la résurrection du Christ. Cela conduit à développer une vertu étroitement liée à l’espérance : la patience. Dans un monde où la précipitation est devenue une constante, nous nous sommes habitués à vouloir tout et tout de suite. On n’a plus le temps de se rencontrer et souvent, même dans les familles, il devient difficile de se retrouver et de se parler calmement. La patience est mise à mal par la précipitation, causant de graves préjudices aux personnes. En effet, l’intolérance, la nervosité, parfois la violence gratuite surgissent, provoquant l’insatisfaction et la fermeture.” 

 

Pistes Concrètes : Ce mois-ci, comment puis je prendre le temps pour relire un temps d’épreuve et y (re)découvrir la présence de Dieu ?

Comment puis-je identifier un lieu où je suis appelé(e) à patienter et/ou à persévérer pour grandir en espérance ?

 

 

Romains 8, 18-27

Espérance et Environnement

Cette estimation de Paul peut nous surprendre… Est-ce que nous ne faisons pas face, là, à un travers catholique, qui voit dans la souffrance du moment quelque chose de “pas grave” voire de “bien” parce que cela nous “mériterait” le ciel ?

Paul vient de développer longuement combien la grâce de Dieu est celle qui agit en premier dans nos cœurs. Pas question de “mériter son salut”… il est offert gratuitement et généreusement. Dit autrement, Dieu ne souhaite ni les blessures, la maladie, la souffrance ni la mort, pour nous les hommes ou pour toute sa création. Dieu nous a créés et nous aime.

Par la mort et la Résurrection du Christ, le mal n’aura pas le dernier mot de l’Histoire. Et toute la Création, faite et voulue par Dieu, attend elle aussi, à sa manière, la libération définitive des blessures reçues. 

Il appartient à notre devoir de chrétien de reprendre conscience combien nous ne sommes pas seuls et déconnectés de cette création, mais insérés dans la “Maison commune”.

Et si cette attention renouvelée au soin de la terre est vitale, elle passera par une conversion spirituelle renouvelée, plus profonde :  “nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps” (v.23). Nous sommes donc appelés à trouver la ligne de crête entre l’abandon défaitiste qui pourrait nous guetter – de toute façon c’est trop tard – et la lutte vécue dans un militantisme politique déviant, celui qui écrase l’autre parce qu’il ne s’engage pas radicalement.

 

Pistes Concrètes : Quel engagement puis-je prendre ou renouveler au service de la planète ?

Comment l’accompagner d’une conversion spirituelle elle aussi renouvelée (tiens… si je retournais me confesser) ?

 

 

Luc 24,13-36

Espérance et Faux Espoirs

Ce récit débute le dimanche qui suit la Passion et la mort de Jésus. Deux disciples, en descendant de Jérusalem, reparlent de ce qui s’est passé. Ils sont désabusés et tristes. Ils ont en tête les images de la mort terrible et minable de ce “prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple”. Dieu n’était-Il pourtant pas avec lui ?

Regarde la délicatesse de Jésus. Il “s’approche”, “marche avec eux”. Il les accompagne et les interroge. Il leur permet de déverser ce qu’ils ont sur le cœur. Et dans cette confession, ils osent évoquer leur attente si grande et si déçue : “nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël”. Ce Jésus était bien parti pour tout résoudre : plus de maladie, plus de souffrance, les Romains s’en iraient dans leur palais à Rome, tout serait rétabli… car c’était vraiment lui le Messie annoncé.

Le témoignage des femmes de leur groupe n’a pas été suffisant. Et voilà que Jésus leur ouvre le Pentateuque (les cinq premiers livres de la Bible, symbolisé par Moïse) et tous les Prophètes, ainsi que le reste de l’Écriture (les écrits de sagesse dont les Psaumes). Par ce voyage dans l’Ecriture, il les élève au niveau des desseins de Dieu, plus grands que les nôtres.

Puis avec délicatesse, il refait les mêmes gestes que le jeudi saint. Leur cœur finit de s’ouvrir, au point de refaire deux heures de marche immédiatement !

Avais-tu déjà remarqué que les étapes de la messe suivent presque ces mêmes étapes : accueil du Christ, déposer ce qui est lourd, écouter et comprendre les Ecritures, célébrer le don du corps et du sang, partir témoigner ?

 

Pistes Concrètes : Quelle expérience ai-je pu faire où ce que je voulais n’était finalement pas le meilleur et que le chemin de Dieu s’est avéré plus bénéfique ?

Quelles sont mes déceptions ou mes “faux espoirs” que je suis appelé(e) à déposer dans les mains de Jésus (études, projets…) ?

 

 

Isaïe 49,13-20

Espérance et Relèvement

La vie nous réserve parfois des coups durs. Face à l’échec, l’injustice et la souffrance – les nôtres ou de proches – , et face à la solitude que cela implique, ces mots mis dans la bouche de Jérusalem peuvent devenir les nôtres : « Le Seigneur m’a abandonnée, mon Seigneur m’a oubliée. »

Combien il est important de pouvoir les lancer vers le Ciel et faire entendre notre cri vers Dieu.

Nous ne sommes parfois pas capables d’entendre la voix de Dieu nous conduisant vers de verts pâturages… Nous sentons que nous sommes appelés à renoncer à quelque chose qui nous tient à cœur et nous accusons Dieu d’être silencieux…

A d’autres moments, Dieu se tait pour nous faire faire un pas de plus dans la confiance.

Parfois, c’est seulement plus tard, un jour, que nous pouvons entendre la réponse du Seigneur au peuple d’Israël et donc à nous : “Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas. Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains, j’ai toujours tes remparts devant les yeux.”

 

Pistes Concrètes : Ai-je déjà osé un tel cri vers Dieu face à une situation douloureuse de ma vie ? Quels sont les événements marquants de ma vie où Dieu a pu manifester sa fidélité et/ou son amour ? Quels sont les lieux qui me ressourcent spirituellement ? 

Psaume 70,1-6

Espérance et Cri

Les Psaumes sont commes des poèmes ou des chants, dont la plupart sont attribués au roi David. Il y en a 150 en tout. On peut y trouver toute la palette des émotions du coeur humain : la joie, l’allégresse, le bonheur de la présence de Dieu, le sentiment de libération face à un danger, mais aussi l’expression de la tristesse, de l’angoisse devant la mort ou les ennemis, de la solitude, de la souffrance… ils nous donnent des mots quand ces derniers nous manquent. Les Psaumes nous permettent aussi de nous associer à d’autres personnes qui vivent dans une de ces situations qui ne nous est pas immédiatement proche.  

Ici, il s’agit d’un homme âgé, poursuivi par des adversaires qui en veulent à sa vie. Avec lucidité, il ne cache rien au Seigneur de sa souffrance : “Mon Dieu, libère-moi des mains de l’impie, des prises du fourbe et du violent.” Il redit aussi sa confiance dans le Seigneur : “Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance, mon appui dès ma jeunesse.Toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m’as choisi dès le ventre de ma mère ; tu seras ma louange toujours.” 

 

Pistes Concrètes: Comment pourrais-je prendre le temps ce mois-ci de prier avec les Psaumes, par exemple avec la prière des Complies (dernière office de la Liturgie des Heures, qui se prie facilement ?) 

Comment exprimer au Seigneur les difficultés que je rencontre, tout en lui redisant ma confiance ?

Lamentations 3, 21-24

Espérance et confiance

Le poème des Lamentations est écrit dans un contexte extrêmement compliqué. La ville de Jérusalem a été envahie, le Temple, abritant la présence de Dieu, a été détruit, sans que la foudre tombe du Ciel sur les ennemis, la population a été déportée. Tout ce qui faisait son identité de peuple a été détruit. La promesse était d’avoir une terre et d’être le peuple de Dieu, Dieu vivant au milieu d’eux. Et là, ils perdent la terre que Dieu leur avait donnée en héritage, leur tradition, leur langue, leur culture, le lien avec Dieu, et ce qui, de manière visible, montrait que Dieu était au milieu d’eux, c’est-à-dire le Temple. Dieu leur a promis et là, tout leur a été retiré.

Dans son exil, au sein d’une population “non casher”, le poète (peut-être le prophète Jérémie) compose cinq lamentations, en acrostiche alphabétique (les strophes commencent chacune par une lettre de l’alphabet hébreux). Chacun des thèmes de cette lettre est donc visité “de A à Z”. Alors que monte sa colère vers Dieu, et contre les ennemis, la confiance et l’espérance prennent petit à petit de plus en plus leur place.

Notre passage se situe au milieu du livre. Le poète redit avec des mots forts l’amour et la fidélité du Seigneur. Au cœur des ténèbres, malgré les apparences contradictoires, Il reste présent : “Grâce à l’amour du Seigneur, nous ne sommes pas anéantis ; ses tendresses ne s’épuisent pas ; elles se renouvellent chaque matin, – oui, ta fidélité surabonde.” (v22.23)

Notre société occidentale et française est aussi bousculée. Elle change rapidement, adopte massivement de nouveaux repères qui semblent à l’encontre de ceux que nous avions jusqu’alors. Vivre ce passage à une minorité peut dérouter et nous donner l’impression d’être parfois en exil là où nous sommes placés. Et que parfois les voix autour de nous parlent plus fort que la voix de Dieu qui parle sur notre identité. Comme ce poète j’ai à (re)découvrir mon identité profonde, celle de fils et fille du Dieu vivant, d’enfant de la lumière et porteur d’Espérance.

 

Pistes Concrètes : Ce mois-ci, je peux essayer de (re)faire l’expérience de la louange, au sens large du terme. Par la contemplation, la marche, par le chant, par la musique, l’art, je peux exprimer ma gratitude à Dieu, lui redire Sa grandeur et qui je suis en Lui. Je peux apprendre à me recevoir de Lui dans mes qualités et mes défauts, mon histoire et mes blessures pour me donner à Lui de nouveau.

Hébreux 10,22-25

Espérance et Eglise

Pour un peu de contexte sur la lettre aux Hébreux, tu peux te référer à la citation n°2 

Notre passage est la conclusion d’un développement de l’auteur sur la mort de Jésus en croix et ses effets. Cela n’est pas toujours simple à comprendre car il faut nous resituer dans la pensée du sacrifice, qui avait encore lieu au temps de Jésus. La mission du Grand Prêtre dans le Peuple Juif était de présenter des offrandes animales et végétales à Dieu pour le pardon des fautes et des transgressions. Par ce sacrifice extérieur, le prêtre et celui qui offrait l’offrande (re)prenaient conscience que c’était bien leur cœur qu’ils étaient amenés à déchirer et à offrir. 

Jésus n’a rien offert d’extérieur. Il s’est offert lui-même, complètement en décidant de nous aimer jusqu’au bout tout en aimant son Père. Une des préfaces du temps de Pâques nous dit : “quand [Jésus] livre son corps sur la croix, tous les sacrifices de l’Ancienne Alliance parviennent à leur achèvement ; et quand il s’offre pour notre salut, il est à lui seul l’autel, le prêtre et la victime”. Jésus, par son abandon constant et absolu au Père, rachète toutes nos fautes, tous nos manquements, toutes nos déchirures. Il nous relève et nous envoie en mission.

C’est ce qui nous permet d’être sûr de ce Salut apporté. C’est ce qui fait dire à l’auteur : “Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis”.  

 

Pistes Concrètes : Ai-je osé témoigner auprès de mon entourage proche ou lointain une expérience que j’ai vécue de l’amour de Dieu qui m’a remis(e) debout ?

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